
La patience est une vertu qui se fait de plus en plus rare dans notre société moderne. On s’impatiente à la moindre contrariété; on veut être rendu avant de partir; on veut une gratification instantanée; on veut obtenir immédiatement ce qu’on désire, même quand on n’en a pas les moyens; on enguirlande sans ménagement quiconque roule moins vite devant nous; on s’inquiète au moindre délai de réponse à nos messages.
En fait, c’est comme si plus on se préoccupait du temps qui file, plus celui-ci s’égrenait rapidement. Que de stress et de maladie liés à ce souci du temps qui fuit!
Or, le temps n’est essentiellement qu’une mesure, qu’un point de repère ou une référence, au même titre que la distance. Pourquoi s’en préoccupe-t-on tant en ce cas? Parce qu’au fil du temps, nous avons collectivement décidé d’y attribuer une importance qu’il n’a pas, et nous avons enraciné dans nos cultures la notion que le temps nous est compté. Le temps a même ainsi acquis une « valeur ». Le temps est devenu précieux!
D’un point de vue spirite, c’est un aspect plutôt ridicule, puisque même si la vie humaine est limitée dans le temps, on sait que l’être humain est en fait un esprit dont l’existence est éternelle. On sait qu’il a existé longtemps avant sa venue sur Terre et qu’il poursuivra sa route après son départ. Pourquoi s’en ferait-il avec le temps qui passe ou qu’il lui reste, si ce n’est pour optimiser l’occasion qu’on lui a accordée de s’améliorer en s’incarnant sur Terre? Cela dit, quand je parle d’optimiser son temps, je ne parle pas tant en termes de quantité d’actions qu’en termes de qualité des actions. Et pour cela, il se trouve que la patience est tout indiquée, car l’empressement porte plutôt à bâcler.
Plus nous développons notre patience, plus nous gagnons en sérénité, car moins les futilités viennent perturber notre quiétude d’esprit. L’apprentissage de la doctrine spirite nous aide justement à comprendre que les désagréments de la vie matérielle sont passagers et représentent un bien court instant dans notre vie éternelle. Il nous indique aussi que ces désagréments, nous les avons soit choisis, soit mérités, et parfois même les deux. Le spiritisme nous aide à accepter les épreuves, car nous comprenons leur origine et leur utilité. Ce ne sont plus de malheureux hasards, mais des occasions de rachat et d’évolution. Nous en devenons par conséquent plus tolérants et plus résignés face aux aléas de l’existence.
Je vous invite donc à réfléchir à votre conception du temps; à son importance dans votre vie; à votre façon de l’utiliser, en tenant compte du fait qu’au fond, vous avez toute la vie devant vous, et qu’encore bien d’autres suivront…