
Quelle devrait être l’attitude du spirite à l’égard de l’avortement?
Chose certaine, malgré la gravité du sujet, le spirite devrait se retenir de monter aux barricades pour dénoncer ou accuser, voire attaquer.
D’un point de vue très personnel, comprenant de quoi il en retourne, tout spirite devrait d’abord s’abstenir de commettre ou provoquer un avortement, et ne devrait jamais inciter qui que ce soit, de quelque façon que ce soit, à recourir à un avortement. Ce principe s’applique en toutes circonstances, quelles que soient les personnes en cause. Qu’il s’agisse de votre fille, de votre conjointe, d’une amourette de passage, d’une aventure extra-conjugale, de votre sœur, d’une collègue ou encore du géniteur, quel que soit son lien avec la mère, un spirite de devrait en aucun cas préconiser l’avortement.
De même, un spirite ne devrait jamais « lancer la pierre » à qui que ce soit en rapport avec un avortement. Le spirite devrait être conscient que chacun aborde l’épreuve terrestre différemment en fonction de son bagage personnel, de ses perceptions, de sa compréhension. Ainsi, il y a bien des raisons de songer à l’avortement : la peur, la haine, l’ignorance, la négligence, l’insouciance, l’égoïsme, l’amour, la pression sociale, la maladie mentale, même l’obsession. Étant au fait des conséquences, le spirite, au lieu de blâmer, devrait soutenir, écouter, tenter de comprendre, essayer d’expliquer, proposer des alternatives, accepter la décision et épauler les protagonistes selon ce qu’il est possible de faire dans les circonstances.
L’avortement est un résultat direct de l’ignorance : l’ignorance de la réalité humaine, du but de l’existence terrestre, des lois divines, des conséquences de nos écarts, des répercussions d’un avortement, etc.
Or, il incombe à ceux qui savent d’éclairer les autres. Cependant, cet apprentissage ne peut pas être imposé. La répression ne fait pas changer d’idée, bien au contraire, elle enracine encore plus profondément les opinions et dresse un mur d’incompréhension entre les parties. C’est pourquoi, conformément aux principes chrétiens, le spirite doit agir subtilement, avec amour, douceur, compassion, charité et fraternité.
On peut tenter d’amener les intéressés à changer d’avis, mais il faut surtout respecter leur décision et les soutenir dans cette expérience, avant, pendant et après, car malgré les apparences, un tel événement laisse des traces qui peuvent avoir des répercussions bien longtemps après. Si l’avortement constitue une terrible épreuve pour les parties concernées, elle s’avère aussi, pour un spirite, une formidable occasion de s’appliquer au service du bien de son prochain.
Face à l’avortement, soyons compréhensifs, soyons charitables, soyons des « compagnons de lutte » dignes de ce nom et soutenons de notre mieux celles et ceux qui empruntent cette route amère.