
Quand j’étais enfant, je passais des heures à jouer avec mes amis. Nous étions agents d’une escouade tactique, explorateurs, cow-boys, super-héros et bien d’autres choses. Pourtant, le voisin qui nous observait ne voyait qu’un petit garçon qui parlait tout seul en s’inventant des scénarios. Vous aurez compris, que ces amis étaient en fait ce qu’on appelle communément des « amis imaginaires », mais l’étaient-ils vraiment?
Personnellement, avec tout ce que j’ai appris depuis, je crois plutôt que mes amis étaient tout à fait réels, mais qu’ils existaient sous une forme différente. Comprenez bien que je ne les voyais pas et ne les entendais pas non plus. Je ne pourrais même pas dire que je « ressentais » leur présence. Malgré tout, j’entretenais avec eux des discussions bien réelles. Ils faisaient partie de ma réalité, tout simplement. C’était pour moi instinctif de communiquer avec eux, et d’une certaine manière, je « captais » leurs réponses.
Mon enfant est médium?
Les amis imaginaires sont très courants, et cela ne signifie pas pour autant que l’enfant qui dit en avoir soit médium, comme on l’entend habituellement.
En fait, en analysant le phénomène, on se rend compte que la plupart du temps, les amis imaginaires sont présents environ jusqu’à l’âge de 7 ans. Cette période coïncide avec celle pendant laquelle, selon les enseignements spirites, l’Esprit qui s’est incarné consolide sa « fusion » avec son corps physique. À partir de 7 ans, on considère que l’Esprit est entièrement intégré au corps, mais avant ce tournant, il conserve une certaine souplesse qui facilite les contacts avec les désincarnés.
Cette latitude de l’esprit par rapport au corps matériel explique pourquoi les enfants ont fréquemment des perceptions extra-sensorielles. Par exemple, quand un enfant lance à son parent, sans préambule, que grand-père (qui est décédé et qu’il n’a parfois même pas connu) conseille ceci ou cela, ou que la voisine (qui n’est pas présente) a un malaise et a besoin d’aide, et autres situations du genre. Le plus souvent, passé cet âge, la faculté s’estompe et disparaît, pour bien souvent ne plus refaire surface.
Quand on l’interroge à ce sujet, l’enfant n’a aucune compréhension du phénomène; il transmet un message tout simplement ou exprime une pensée qu’il a captée, comme ça, sans explication. Or, en fait, le processus est le même que pendant une communication médiumnique typique. Pendant celle-ci, le corps spirituel du médium (que les spirites appellent le périsprit) s’extériorise et sort des limites du corps matériel, de sorte qu’il est en contact direct avec l’environnement spirituel qui l’entoure. Dans cet environnement se trouvent une myriade de pensées, les siennes et celles de plein d’autres gens incarnés et désincarnés. Il se trouve aussi des Esprits qui peuvent entrer en communication avec le médium. Ces influences sont présentes en tous temps, autour de tout le monde, mais ne sont perceptibles que lorsque le périsprit s’extériorise. Et quand je dis qu’il s’extériorise, je ne parle pas nécessairement de sortie du corps; il peut s’agir simplement d’une « amplification » de la sensibilité permettant une captation sans qu’il y ait de transe et en plein éveil.
C’est dangereux?
En général, l’ami imaginaire ne pose aucun risque pour l’enfant. Il s’agit d’Esprits sympathiques (probablement de vieilles connaissances) qui peuvent aussi s’avérer bénéfiques pour son développement. Si toutefois, vous jugez que ces amis prennent un peu trop de place dans la vie de votre enfant ou qu’ils le poussent à des comportements inconvenants, faites appel à un bon psychologue qui devrait pouvoir corriger la situation et aider l’enfant à faire preuve de discernement dans les interventions de ces « amis ».
Évidemment, les influences spirituelles peuvent aussi être néfastes. Si vous constatez un changement notoire dans la personnalité de votre enfant, il pourrait s’agir d’un cas d’obsession, mais aussi d’autre chose. Dans un tel cas, ne paniquez pas. Là encore, faites d’abord appel à un médecin ou un psychologue pour évaluer la situation. Si ceux-ci semblent incapables de maîtriser la situation, communiquez avec un centre spirite qui pourra soumettre le cas à ses guides et vous orienter.
MISE EN GARDE : Quoiqu’on vous dise, n’amenez pas un enfant dans une réunion médiumnique! Il est beaucoup trop perméable aux influences et cela poserait un risque sérieux pour lui.
S’il s’avère qu’il s’agisse d’un cas d’obsession et que cela a été confirmé par l’équipe de guides spirituels du centre consulté, le centre pourra entreprendre un processus de désobsession. Sachez cependant qu’une intervention spirituelle de désobsession ne requiert pas la présence de la personne obsédée. L’action est faite à distance, et le plus gros de l’opération s’effectue dans le plan spirituel.
Je le répète, la plupart du temps, il n’y a rien à craindre des amis imaginaires, mais il faut aussi, en tant que parent, faire comprendre à l’enfant que l’ami imaginaire doit rester à sa place, dans son monde à lui.
Enfin, ne cherchez pas à « développer » la supposée médiumnité de votre enfant parce qu’il voit grand-mère ou danse avec son ami Jack. Demeurez attentif à la situation et intervenez au besoin. Ne soyez ni inquiet ni déçu si la situation s’estompe quand il entrera à l’école, c’est tout naturel. Si votre enfant doit devenir médium un jour, cela arrivera, probablement à l’adolescence…