
J’ai soulevé, dans les billets précédents sur la médiumnité commerciale, que le réel problème est celui de l’ignorance au sujet de la médiumnité.
La médiumnité et la communication avec les défunts sont demeurées taboues dans notre société occidentale, ne dépassant guère la mythologie, la parapsychologie, la fiction et la marginalité jusqu’aux abords du nouveau millénaire. Ce cap historique a vu croître un désir d’épanouissement personnel et spirituel chez un nombre grandissant de gens qui ne trouvent pas les réponses qu’ils souhaitent dans les religions traditionnelles.
Depuis, on voit surgir des médiums un peu partout (à croire que l’on assiste à une renaissance du phénomène ayant donné jour à la doctrine spirite dans les années 1850). Nombre d’entre eux sont médiatisés, ce qui contribue à faire accepter comme une réalité, au sein la population en général, la possibilité de communiquer avec les défunts. Évidemment, qui dit popularité, dit possibilité de profit pécuniaire… Comme disait le poète : « Où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie! » Aussi, offre-t-on non seulement des services de médium, mais aussi des formations et des retraites pour développer sa médiumnité, ainsi qu’une panoplie d’articles de soutien à la pratique.
Or, que sait-on vraiment de la médiumnité? Il m’apparaît clairement que l’on cherche à exploiter la faculté médiumnique en l’isolant de son contexte, comme s’il s’agissait d’une simple aptitude humaine. La médiumnité, ce n’est pas un sport ou une forme d’art. On ne devient pas un médium de haut niveau comme on devient footballeur professionnel ou chanteur d’opéra. Sans compter que le médium, aussi honnête soit-il, n’est qu’une des parties en cause dans la médiumnité. L’approche est donc faussée dès le départ, par manque de connaissances sur le domaine.
Pour nous limiter au sujet qui nous concerne dans l’immédiat, la communication avec les défunts, précisons qu’il s’agit d’une interaction entre des entités distinctes, bien réelles, évoluant dans des réalités différentes, et ayant toutes leur personnalité (qui soit dit en passant ne change pas miraculeusement à la suite du décès), leur libre-arbitre, de même que des besoins, des obligations et des contraintes. En outre, la communication est fortement influencée par les capacités et les qualités du médium.
Ainsi, rien ne garantit que le défunt souhaite, à prime abord, communiquer avec ses proches incarnés et qu’il puisse le faire, même s’il le souhaite. Par ailleurs, rien ne garantit que le proche incarné ait « l’autorisation » de recevoir une telle communication (en fonction de son plan de vie et des apprentissages qu’il doit accumuler) ni que la communication, s’il la reçoit, lui paraîtra satisfaisante.
Beaucoup de scepticisme demeure à l’égard de la communication avec les défunts. Recevoir des « nouvelles » par l’entremise d’un tiers, voire entendre la « voix » du défunt, à travers celle du médium, n’est pas toujours très convaincant, même lorsque des détails intimes ou méconnus sont transmis.
Beaucoup de déception à l’horizon pour qui ne se prépare pas adéquatement…
Heureusement, pour ceux qui cherchent, il existe une mine d’enseignements sur la médiumnité et sur sa place dans la grande chaîne de l’existence : la doctrine spirite (Allan Kardec) et la littérature connexe (Emmanuel, André Luiz, Manoel Philomeno de Miranda, etc.), que nous ont transmis des médiums tels que Francisco Cândido (Chico) Xavier et Divaldo Franco. Grâce aux outils modernes et à la bonne volonté de ses adeptes, ce bassin de connaissances se répand et devient plus accessibles à la masse, du moins pour ceux qui veulent chercher des réponses.
Je ne sais pas si cette doctrine sera un jour enseignée à l’école, mais d’ici là, chacun peut, s’il le souhaite en tirer tous les bienfaits par une simple étude personnelle. Il y a dans la doctrine spirite tous les renseignements nécessaires pour comprendre la médiumnité, mais surtout sa place dans le grand tableau de l’univers et de l’existence, tant humaine que spirituelle.
Le spiritisme explique surtout ce qu’est l’être humain, ce que sont la vie et la mort, l’âme, le but de l’existence, et la réincarnation. À lui seul, ce savoir nous permet de comprendre qu’on ne meurt pas, que nous poursuivons notre chemin évolutif, dans un monde matériel d’un autre niveau vibratoire, correspondant à notre niveau personnel, et que par conséquent, nos proches décédés font de même. Ils sont toujours là, quelque part dans l’au-delà, à travailler pour leur avancement, et quand ils s’en préoccupent et le peuvent, à veiller sur leurs êtres chers encore incarnés ou désincarnés, mais pris dans des niveaux inférieurs.
Le savoir que procure le spiritisme peut réellement amener la paix dans votre âme, et celle-ci vous permettra de déterminer si vous avez réellement besoin de cette preuve de la survie de vos proches décédés et de leur bien-être. Vous pourrez donc faire un choix éclairé.
Quant au dilemme, il se réglera de lui-même plus les gens seront bien informés.