Dupont, Tremblay, Smith et les autres

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Dans mes récents billets, j’ai abordé la question de la famille. Or, au fil de mes nombreuses lectures d’ouvrages spirites et connexes, j’ai constaté un aspect intrigant : les esprits n’utilisent jamais de nom de famille lorsqu’ils s’identifient, sinon pour faire référence à une de leurs incarnations passées.

Oui, je sais, vous me pointerez André Luiz et Joanna de Ângelis, mais rappelons-nous qu’il s’agit là de pseudonymes. D’ailleurs, dans ses ouvrages, André se limite toujours au prénom des personnes qu’il rencontre ou qui l’assistent, quel que soit leur degré d’évolution.

Cette façon de faire a piqué ma curiosité, alors je me suis arrêté à y réfléchir. Pourquoi cette relation avec la famille, si importante sur la Terre, et qui existe aussi dans le monde spirituel, semble-t-elle soudainement s’effacer de l’identité individuelle?

L’explication qui me semble la plus logique est que cette étiquette n’est tout simplement plus nécessaire, dans le monde spirituel. Imaginons que le nom de famille n’existe pas parmi les humains. Nous arriverions bien souvent à une situation comme celle-ci :

  • Dis donc, t’as-vu Jean dernièrement?
  • Lequel?
  • Le fils de Pierre.
  • De Pierre le boucher ou de Pierre le pâtissier?
  • Le boucher.
  • J’ai vu ce Jean au marché avec Martine, hier.
  • Ah oui! Martine, la sœur de Gaston.
  • Non, pas cette Martine-là; Martine la fille de Julie.

On comprend bien vite l’importance de cet élément d’identification supplémentaire que constitue le nom de famille. Elle s’est imposée tout naturellement voilà des siècles. Alors pourquoi ne l’utilise-t-on plus dans le monde spirituel?

Je crois que c’est en partie parce qu’en raison de la capacité de transmettre et de capter des pensées sans parler, le seul fait de penser à la personne quand on la nomme (donc, de l’identifier et de la « voir » en quelque sorte dans son esprit) permet à l’auditeur de savoir exactement de quelle personne portant ce prénom il est question. Ainsi, la discussion précédente prendrait l’allure suivante dans le monde spirituel :

  • Dis donc, t’as-vu Jean (le fils de Pierre le boucher) dernièrement?
  • Oui, je l’ai vu au marché hier avec Martine (la fille de Julie)

Bien plus direct, vous ne trouvez pas? Alors pourquoi s’empêtrer avec un nom de famille?

Dans le même ordre d’idées, sans en avoir la confirmation, nous pourrions sans doute pousser le raisonnement en extrapolant que les esprits utilisent un prénom seulement pour combler nos besoins, puisque entre eux, ils n’en ont pas vraiment besoin, du fait qu’ils perçoivent l’entièreté de la personne simplement par la pensée (du moins pour les esprits plus évolués). Nous le saurons rendus là!

Si vous avez trouvé ou obtenu des renseignements différents ou plus précis, j’apprécierais beaucoup que vous m’en fassiez part.

Quelle famille!

Le concept de famille est utilisé à diverses sauces pour désigner un rassemblement envers lequel on éprouve un sentiment d’appartenance. Ce sentiment peut découler de liens affectifs ou d’affinités.

Au sens premier, toutefois, la famille représente le regroupement des parents et des enfants. De nos jours, cette famille prend diverses formes : monoparentale, adoptive, reconstituée ou traditionnelle. Cette cellule familiale terrestre joue un rôle essentiel et primordial pour l’esprit dans le cadre de son incarnation. C’est au sein de la famille, pendant l’enfance, alors qu’il est le plus influençable, que l’esprit apprend et acquiert les principes qui orienteront son comportement futur. D’où le rôle crucial des parents et leur responsabilité proportionnelle à cet égard.

Cette cellule familiale a été choisie avec soin, avant l’incarnation, pour procurer à l’esprit le plus d’éléments nécessaires à son avancement. Cela dit, ce dont l’esprit a le plus besoin pour évoluer compte tenu de son état actuel variera à l’infini d’un esprit à l’autre. C’est ce qui explique que certains naîtront au sein d’une famille aimante, appliquant des principes moraux irréprochables, tandis que d’autres verront le jour dans une « famille » qui ne veut pas d’eux ou n’est pas en mesure de s’en occuper convenablement.

D’un point de vue humain, il est difficile de comprendre en quoi une telle famille peut profiter à l’esprit, mais dans une perspective spirituelle de vie éternelle et de karma, il peut s’agir de la situation idéale en raison de son passé. Par ailleurs, voir le jour dans des conditions matérielles difficiles ne signifie pas que la personne ne parviendra pas à en sortir. De même, bien des personnes nées dans des milieux aisés et aimants en viennent à se suicider ou à tomber dans le crime.

Bref, le milieu joue un rôle d’influenceur, mais son impact réel dépendra de la nature même de l’esprit concerné et de sa disposition à assimiler cette influence.

Le concept de famille fondée sur les liens affectifs et d’affinité se retrouve aussi dans le monde spirituel. L’esprit André Luiz en donne de nombreux exemples dans ses ouvrages (voir mes traductions dans le menu de droite). Les liens « hiérarchiques » (c.‑à‑d. parent-enfant) ou « sanguins » perdent toutefois de leur signification dans le monde spirituel. Les divers membres de la famille y fondent souvent une cellule élargie où chacun trouve refuge, en fonction de son état et de son avancement, après avoir quitté la vie matérielle.

Il peut cependant arriver qu’un membre soit plus évolué spirituellement et ne puisse habiter avec les autres; en quel cas, il veillera toutefois sur eux et restera en contact. Ces liens affectifs font aussi en sorte que les membres d’une même famille s’efforceront de venir en aide aux autres et d’intercéder en leur faveur au besoin, afin d’assurer la progression de chacun et des retrouvailles éventuelles.

La situation d’André Luiz est intéressante à cet égard, car une fois rétabli il cherche à voir sa mère et apprend qu’en raison de son évolution, elle n’habite pas Nosso Lar, mais une cité plus avancée. Il la rencontrera éventuellement et apprendra que son père, lui aussi décédé, loin d’habiter avec sa mère dans une cité paradisiaque se trouve dans les zones basses correspondant à son niveau de maturité spirituelle. André découvre aussi que bien qu’il n’en ait pas eu conscience, sa mère a veillé sur lui pendant tout son séjour dans le bas-astral et qu’elle est en partie responsable de son secours. Celle-ci veille aussi sur son ancien mari terrestre en dépit de sa lamentable condition.

André retourne aussi voir sa propre famille terrestre, laissée derrière à son décès, et constate que sa femme s’est remariée. Sur le coup, cette situation l’enrage, mais il comprend bientôt les motifs de cette situation, il accepte que les siens ne lui appartiennent pas, et que Dieu a veillé sur eux en leur amenant ce nouvel homme dans la maisonnée. André finit même par venir en aide au nouveau mari pour qu’il recouvre la santé.

En fait, la famille prend un sens beaucoup plus large dans le monde spirituel. C’est ainsi qu’on voit des esprits choisir de s’incarner en sachant qu’ils accueilleront éventuellement, en tant qu’enfant, un autre esprit qui a besoin de leur soutien entre autres éléments de son incarnation. Cet esprit peut avoir été leur enfant sur Terre dans une vie précédente, mais il pourrait tout aussi bien avoir été leur parent, un cousin, un criminel repenti leur ayant fait du tort dans une vie précédente venu expier ses fautes ou un pur étranger que l’esprit a choisi d’aider par pure bienveillance (vous savez ces soi-disant « moutons noirs » qui ne semblent pas partager les mêmes valeurs que les autres membres de la famille?).

Les possibilités sont infinies. Néanmoins, qui que soient les esprits qui la composent et quelles que soient les raisons pour leur réunion dans cette existence, la famille terrestre demeure un noyau crucial pour l’esprit incarné, et chacun y a un rôle à jouer de son mieux. Nous sommes tous sur Terre pour nous améliorer et apprendre, et en ce sens, la famille est comme une classe au sein du grand campus terrestre, et dans cette classe, chacun a besoin de l’autre pour une raison ou une autre liée à sa progression.