
Avec un tel titre, ce ne sera sûrement pas mon article le plus populaire!
C’est néanmoins un sujet qui nous concerne tous, car la souffrance, sous l’une ou l’autre de ses innombrables formes, fait partie intégrante de l’existence humaine, qu’on la perçoive ou non.
Avant de se révolter devant toute cette souffrance qui nous accable, il faut cependant chercher à comprendre pourquoi nous souffrons tant.
Un mal nécessaire
D’un point de vue strictement humain, la souffrance apparaît souvent injustifiée, car on en ignore les causes véritables. Pour trouver un sens et une justification à la souffrance, il faut l’aborder du point de vue de l’être spirituel et de son évolution morale.
Cet être spirituel est éternel et accumule un lourd fardeau de dettes au fil de son parcours; des dettes envers d’autres Esprits, mais aussi envers les lois divines auxquelles il contrevient. Ces dettes, l’Esprit devra les rembourser. Par ailleurs, il devra finir par comprendre les lois qu’il a enfreintes pour éviter d’accumuler d’autres dettes. C’est ainsi qu’il retrouvera « le droit chemin » et poursuivra son évolution.
Le meilleur moyen de rembourser ses dettes est de se retrouver en contact avec les gens qu’il a lésées ou blessées (physiquement ou psychologiquement) dans un contexte où il aura la possibilité d’être bienveillant envers ces personnes. S’il y parvient, il effacera une part de ses dettes, mais s’il échoue, sa dette grandira encore, et il devra recommencer l’expérience dans une autre incarnation. Les rôles de chaque protagoniste ne seront pas nécessairement les mêmes. Par exemple, un enfant négligé par son père pourrait se retrouver le père de celui qui l’avait négligé dans une prochaine existence. Un maître pourrait se retrouver l’esclave ou l’employé de celui qu’il a torturé. Une femme trompée pourrait donner naissance à sa rivale d’une vie précédente, laquelle deviendra sa fille dans cette incarnation-ci. Les nuances sont infinies.
Ainsi, qui que nous soyons, le contexte dans lequel nous vivons est la conséquence directe de nos vies antérieures. De ce que nous avons fait et des pensées que nous avons entretenues. Ce passé teinte qui nous sommes (puisque nous demeurons le même être d’un monde à l’autre) et nos conditions de vie, de même que notre environnement et notre entourage. Donc, toutes nos souffrances trouvent leurs causes dans nos vies antérieures et dans notre comportement actuel (tant nos actions que nos pensées) qui en est le résultat.
Un catalyseur
La souffrance constitue donc une occasion (forcée, diront certains) de nous racheter et d’évoluer. Il nous faut donc reconnaître, dans nos souffrances, la conséquence directe de nos erreurs et y voir une occasion bénie d’effacer une part de nos dettes.
Et puisque nous sommes les seuls responsables de cette souffrance qui nous accable, il devient incongru de nous en révolter. La seule personne à blâmer, c’est nous-même! Quand nous clamons « mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour mériter cela? », nous visons juste. Nous avons bel et bien fait quelque chose qui allait à l’encontre des lois divines, ce qui a entraîné les conditions que nous subissons présentement.
Une stimulation
La souffrance joue aussi un rôle d’agent provocateur. À force de souffrir, l’être en vient à se questionner sur l’origine et l’explication de cette souffrance. C’est du moins à espérer! Ce questionnement est déjà un premier pas dans la bonne direction, celle du changement intime. Si on lui donne suite, il peut mener à des réponses qui provoqueront une prise de conscience et, éventuellement, un changement d’attitude. Une transformation du mode de pensée. Un tel changement sera bénéfique pour toutes les incarnations suivantes, car une fois que le déclic s’est fait, l’Esprit ne revient pas en arrière. Il comprend et voit les choses d’un œil différent.
Après tout, quand on y pense, la souffrance est en fait une perception. Tous ne souffrent pas des mêmes causes ni avec la même intensité d’une cause identique. Or, si la souffrance est le résultat d’une perception des événements qui nous arrivent, cela signifie que nous pouvons modifier cette perception par un effort de notre volonté et un changement d’attitude devant les circonstances.
C’est ainsi qu’on peut en venir à accepter nos souffrances avec résignation une fois que l’on en comprend les causes et l’utilité. Une telle résignation apporte aussi une grande sérénité et éclaircit l’esprit, car elle libère l’Esprit de nombreuses préoccupations, de sorte qu’il peut se tourner vers d’autres sujets de réflexion, notamment la recherche de façons d’améliorer son sort et celui d’autrui.
La compréhension apaise nos souffrances, et puisque nous souffrons moins, nous arrivons à nous détourner de notre égocentrisme, ce qui nous permet de nous ouvrir à l’autre, qui souffre lui aussi, pour lui prêter main forte.
Comme quoi la souffrance est vraiment une bénédiction!