N’ajustez pas votre appareil… ou plutôt si!

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Le rôle du médium, dans la communication, se compare à celui d’une radio. C’est d’ailleurs une analogie que les guides spirituels utilisent fréquemment.

Le médium, comme ce mot l’implique, est avant tout un intermédiaire, un canal de transmission. C’est un outil qui capte et reproduit la pensée du communicant. La fidélité et la qualité de cette reproduction dépendra du niveau de neutralité du médium dans le processus. Je n’entrerai pas ici dans les détails, car mon but est plutôt de vous faire comprendre l’idée globale.

De façon générale, la communication suit le déroulement suivant :

  • Un Esprit souhaite transmettre un message à des incarnés. Il constitue en quelque sorte la station radiophonique qui produit une émission destinée à ses auditeurs.
  • L’Esprit qui souhaite se communiquer cherche un médium adéquat, c’est-à-dire avec lequel il a suffisamment d’affinités pour que le médium puisse transmettre son message le plus fidèlement possible. C’est un peu comme s’il déterminait la fréquence sur laquelle il émettra son contenu.
  • L’esprit établit un contact entre son périsprit et celui du médium choisi. C’est par ce canal que l’Esprit transmet son message ou sa pensée au médium, sous forme d’ondes mentales. Autrement dit, il établit une connexion avec une antenne de réception qui capte le message qu’il émet.
  • Le médium retransmet ensuite la pensée captée, par la voix ou l’écriture. Il agit ainsi comme un haut-parleur.

Ce résumé illustre bien le fait que le médium, en tant que récepteur, est limité dans la diversité des « stations » dont il peut capter les émissions. C’est le phénomène qu’on appelle la « syntonie ». Tout comme le poste de radio captera seulement les fréquences qui rejoignent son antenne, le médium captera seulement les pensées des Esprits qui peuvent émettre sur une fréquence correspondant à la sienne. Cette fréquence du médium est déterminée par sa personnalité et son degré d’élévation morale puisque ce sont ces caractéristiques qui établiront des affinités avec les Esprits qui souhaiteront se communiquer par son entremise.

En conséquence, le médium qui désire éviter de côtoyer des Esprits de bas-étage et qui souhaite s’associer aux Esprits plus évolués (moralement parlant) a tout avantage à travailler à son amélioration personnelle.

Il est évident que des Esprits plus évolués seront en mesure d’émettre sur une plus vaste gamme de fréquences et pourront ainsi utiliser des médiums avec lesquels ils auront plus ou moins d’affinités, mais il en ira autrement des Esprits moins avancés qui seront plus limités dans leurs choix. Toutefois, il va de soi que les esprits plus évolués opteront à prime abord pour un médium plus sensible à leur influence, car ce dernier sera mieux en mesure de transmettre leur message avec le moins d’interférence et de distorsion possible. Néanmoins, au besoin, ils se rabattront sur un médium moins bien apparié et s’y adapteront.

Cela nous ramène au dernier point de la liste ci-dessus. Le médium, en tant que récepteur transmet le message qu’il a capté. Or, avant d’agir comme haut-parleur, le médium peut influencer la forme du message. En effet, pour retransmettre le message, le médium doit convertir les ondes mentales reçues en mots, et la qualité de cette conversion dépendra de plusieurs facteurs, notamment son bagage mental (actuel et issu de ses incarnations précédentes, qui se retrouve dans son inconscient), sa personnalité, sa moralité, et son détachement par rapport à la transmission.

Donc, l’Esprit exprime la pensée initiale, mais le médium façonne le message final.

On doit donc toujours user de discernement vis-à-vis des messages obtenus. Bien que l’idée générale transparaisse habituellement dans le contenu, sa fidélité au message originel sera toujours sujette à l’influence du médium. Heureusement, le médium peut atténuer cette influence et devenir un messager de plus en plus neutre et fidèle en étoffant sa compréhension du processus, en développant l’habitude de contrôler ses pensées (notamment par la méditation) et en exerçant sa médiumnité dans un cadre propice aux bonnes communications.

Si la mort vous perturbe…

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C’est un fait : la mort fait partie de l’existence humaine et finit toujours par nous toucher, indirectement ou directement. Ça donne à réfléchir.

Dans mon cas, du moins, la mort (la mienne, tout comme celle des autres) a soulevé énormément de questions. J’ai donc fait des recherches en l’abordant sous divers angles. Ce que j’ai pu trouver m’a apporté une grande sérénité face à cet événement inévitable.

Étant convaincu que d’innombrables personnes partagent un questionnement semblable face à la mort, j’ai rédigé un petit livret (moins de 50 pages) qui fait un survol de l’essentiel à savoir et comprendre sur le sujet, d’après ce que j’ai pu apprendre.

L’ouvrage s’intitule : Une vie à rebours – Quand la mort donne un sens à la vie. Vous le trouverez sur mon site parmi les liens vers d’autres ouvrages spirites.

Le contenu se présente sous forme de récit, plutôt que d’exposé magistral. En toute humilité, je crois que ça se lit très facilement. Après tout, la mort n’a rien d’ésotérique! Je suis convaincu que vous trouverez dans ce livret un début de réponse. D’ailleurs, je suggère aussi plusieurs sources pour approfondir les sujets abordés.

C’est une invitation! Bonne lecture et n’hésitez pas à le partager.

Le ouija: un jeu dangereux?

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Oui.

Soyons clairs, cependant : la planchette en elle-même n’est qu’une planchette. Elle n’est pas plus dangereuse que celle d’un jeu de Monopoly! Le danger vient de l’activité, c’est-à-dire de la tentative de communication avec les « morts » sans savoir ce que l’on fait.

En conséquence, si l’on sait ce que l’on fait en établissant un contact avec des défunts, la planchette ne constitue qu’un simple outil de communication. Un bien piètre outil, cependant. En fait, on pourrait comparer l’utilisation du ouija à celle du télégraphe quand on pourrait utiliser un téléphone intelligent, qui serait beaucoup plus performant.

Mais revenons au danger. Sachez que dans les bonnes circonstances, l’activité pourrait se dérouler à merveille. Je souligne « dans les bonnes circonstances ». Or, la plupart des gens entreprennent de parler avec les morts dans des circonstances exécrables. D’abord, ils n’ont aucune idée de ce que cela implique et du fonctionnement de cette communication. Ensuite, ce qui est sans doute le plus désolant et le plus dangereux, c’est leur attitude face à cette activité.

Pensez-y bien! La plupart du temps, les gens qui tentent une séance de ouija le font par curiosité, pour s’amuser et se donner des frissons ou pire encore, dans un but négatif. Cet état d’esprit teinte leurs vibrations personnelles, et cet état mental est tout à fait perceptible par les entités spirituelles. Logiquement, percevant ces vibrations et ces intentions pour le moins frivoles, voire mesquines ou dangereuses, les esprits plus élevés (moralement parlant) éviteront la rencontre, car ils la considéreront improductive et inutile pour eux. Oui, ils ont mieux à faire que de nous divertir!

Ce faisant, ils laissent donc la place à tout un tas d’esprits désœuvrés ou mal intentionnés qui se feront un plaisir de procurer aux participants ce qu’ils sont venus chercher, à savoir une bonne frousse, les numéros de la loterie, une formule magique, etc. et de s’amuser à leurs dépens. Jusque-là, rien de bien préoccupant. Seulement, ce contact peut entraîner des situations beaucoup plus graves.

Nous avons compris que les esprits qui se prêteront au « jeu » présentent une certaine affinité mentale avec les participants. Eh bien, il est fort possible (pour ne pas dire probable), que ces esprits, ayant constaté cette affinité, décident de continuer à suivre certains des participants avec lesquels ils sont plus compatibles et qu’ils amorcent un début d’association qui, avec le temps, peut dégénérer en un grave processus d’obsession. Cela dépendra des esprits en cause et de multiples facteurs. Ce premier contact, lors de la séance, peut d’ailleurs avoir été suggéré à un ou plusieurs des participants pour favoriser cette association entre un obsesseur et sa victime. Les façons de procéder des esprits malveillants sont inimaginables et des plus subtils et sournois.

L’obsession est un risque réel associé aux communications avec les esprits si elles sont faites n’importe comment. Et ce n’est pas une amulette ni une pierre qui vous protégera. Pour avoir une idée de ce que l’obsession peut impliquer, je vous invite à lire l’ouvrage « Dans les coulisses de l’obsession« , dont vous trouverez une traduction sur mon site.

Et notre ange gardien; il ne va pas nous protéger?

Peut-être, mais peut-être pas. Il vous soufflera sans doute à l’oreille que ce n’est pas une bonne idée, mais il ne pourra pas vous empêcher de donner suite à votre projet, puisque vous avez votre libre-arbitre, c’est-à-dire la liberté de choisir ce que vous faites (laquelle vient avec la responsabilité d’en assumer les conséquences). De plus, ces « inconvénients » qui pourraient en découler peuvent avoir été planifiés pour vous faire progresser vers une compréhension différente des choses ou comme façon de racheter des situations passées (par exemple de régler un conflit instauré avec l’esprit enquiquineur dans une vie antérieure).

On décèle donc, derrière ce qui semblait à prime abord un simple divertissement, une activité sérieuse qui peut avoir des conséquences graves. La communication avec les esprits n’est pas à prendre à la légère. On peut le faire, certes, mais on doit le faire correctement, en sachant de quoi il en retourne et quels en sont les risques.

Je vous recommande donc très fortement de vous informer sur le sujet (idéalement avant d’essayer) en lisant « Le Livre des médiums » d’Allan Kardec. Je ne connais aucun ouvrage aussi complet sur le sujet. Il est aussi possible d’obtenir une version condensée, intitulée « Manuel d’évocation spirite ». Ces ouvrages vous permettront de mieux comprendre, entre autres choses, ce que sont les esprits, les types de manifestations, les types d’esprits, ce qu’est la médiumnité, les divers types de médiumnité, la façon de procéder pour communiquer avec les esprits et les risques associés à la communication avec les esprits.

Risqueriez-vous votre vie en sautant en parachute sans vous être préparés adéquatement? Ne la risquez pas en communiquant avec les esprits sans savoir ce que vous faites. La communication avec les esprits n’est pas un jeu. Les risques sont réels et sérieux.

La médiumnité, est-ce pour tout le monde?

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Dernièrement, en survolant les sites web de nombreux médiums, je fus estomaqué, de constater le grand nombre d’entre eux qui offraient des webinaires et formations en ligne pour devenir médium ou développer sa médiumnité. J’en ai conclu qu’offrir de la formation était plus rentable que d’offrir des consultations!

La plupart affirment d’ailleurs que « nous sommes tous médiums » et qu’il suffit de faire s’épanouir notre faculté pour parvenir à communiquer avec nos êtres chers disparus (ah, la belle corde sensible!).

Je l’avoue, je suis à la fois cynique et attristé de ce constat.

Il est vrai que dans une certaine mesure (très relative en fonction de chacun), nous avons tous la capacité de communiquer avec des désincarnés, de par la nature même de cette communication, qui est en fait un échange de fluides que tout le monde possède. Cela dit, tous sont loin d’avoir la même sensibilité ou réceptivité à l’égard de ces fluides. En conséquence, nous sommes loin de tous avoir la même propension naturelle pour la médiumnité, c’est-à-dire la même capacité de recevoir les impressions des désincarnés, et encore moins de les voir ou de les entendre.

Un don du ciel

Comme la plupart des médiums l’indiquent, cette capacité leur est venue de naissance. Ils ont peut-être appris à la canaliser ou à l’utiliser de façon plus ordonnée (voire à l’exploiter de façon lucrative), mais ils ne l’ont pas acquise ou développée. Leur capacité médiumnique était latente en eux dès leur naissance, ce qui n’est pas le cas de tous. La littérature spirite nous indique que la médiumnité est en fait une prédisposition accordée à l’Esprit en vue de son incarnation et qu’elle a un but précis.

Par conséquent, tous n’ont pas dans leur plan de vie d’être médium, et c’est en vain que ceux qui ne le sont pas de manière innée tenteront de le devenir. Ils feraient mieux d’accepter leur situation et de concentrer leurs efforts sur d’autres objectifs plus profitables.

D’ailleurs, cette notion de but associé à la médiumnité est très importante, car elle implique une responsabilité pour la personne médium, qui doit faire bon usage de sa faculté pour le bien commun. Le médium n’a pas reçu ce don pour lui-même, mais pour épauler ses frères et sœurs incarnés. Il devra donc rendre compte de son utilisation à son retour dans le monde spirituel. Dans le livre « Les Messagers », André Luiz relate à ce sujet une conférence pendant laquelle un instructeur s’adresse à des personnes ayant utilisé leur médiumnité à mauvais escient. André recueille aussi les commentaires de ces personnes sur les conséquences de leur négligence. Très instructif!

L’autre conséquence du fait que la médiumnité est un don, c’est qu’on ne devrait pas la monnayer. C’est un sujet qui fait souvent des vagues, mais les arguments soulevés sont habituellement des perceptions typiquement humaines qui font abstraction de la nature même de l’Esprit et des lois éternelles. (Voir à ce sujet mon blog précédent : Médiumnité… à tout prix?)

Une connaissance bien limitée

Un autre aspect qui m’a frappé dans ces formations et ces affirmations de médiums, c’est leur piètre compréhension du phénomène qu’ils prétendent enseigner. La plupart ne s’appuient que sur leurs seules connaissances individuelles et leur expérience personnelle. Certains font référence à des sources diverses guère plus fiables. Au bout du compte, ils n’ont aucune vue d’ensemble, ne font aucune mention du contexte moral et évolutif de la réincarnation, de la nature diversifiée des Esprits, comme si les Esprits malheureux et viciés n’existaient pas! En fait, ils exploitent le malaise et l’ignorance de leurs clients potentiels en se posant comme des « pros » du domaine.

En outre, ils négligent totalement l’aspect de l’amélioration personnelle du médium en soi (remarquez que je n’en suis pas vraiment surpris!). C’est pourtant une facette capitale dans la qualité de l’échange puisqu’elle détermine la nature des fluides disponibles et l’affinité avec les collaborateurs plus ou moins évolués. Sachez que tous les médiums sont épaulés par des groupes d’Esprits avec lesquels ils ont des affinités, selon le principe de qui s’assemble se ressemble. Soyez également convaincus que les Esprits de haut niveau n’ont pas de temps à perdre avec des médiums qui ne partagent pas leur intérêt pour le bien et pour la charité. De quel genre d’Esprits ces médiums sont-ils entourés, selon vous?

Sachez de quoi il en retourne

S’adonner à la médiumnité de n’importe quelle manière comporte des risques réels, notamment un risque d’obsession. D’où l’importance de s’informer et d’exercer sa médiumnité dans un cadre sûr.

Le médium a donc la responsabilité de comprendre ce qu’est la médiumnité, mais aussi, et surtout, de s’améliorer personnellement pour s’assurer la collaboration d’Esprits de haut niveau qui l’aideront à travailler pour le bien d’autrui, dans le respect de ses forces et capacités, et le protégeront d’influences néfastes.

Si vous croyez posséder une certaine médiumnité, la première source à consulter est sans contredit Le Livre des Médiums, d’Allan Kardec. Une fois que vous comprenez de quoi il en retourne, il est fortement conseillé de s’associer à un groupe spirite sérieux, qui prône les valeurs spirites et saura vous permettre de pratiquer dans un environnement sécuritaire. En guise d’inspiration, vous pouvez aussi vous informer sur la vie de Chico Xavier ou de Divaldo Franco, les deux médiums spirites les plus connus et les plus prolifiques.

La compréhension, le travail sur soi et la charité sont donc les trois principaux volets sur lesquels le médium devrait s’attarder. Et si vous ne sentez pas la faculté médiumnique en vous, acceptez simplement ce fait et concentrez vos énergies à comprendre la vie en soi en lisant d’abord Le Livre des Esprits, d’Allan Kardec. Vous y trouverez amplement matière à mettre en application dans votre quotidien. Croyez-moi, la médiumnité responsable, ce n’est pas une sinécure, mais une mission ardue imposant une lourde responsabilité et qui exige une attention de tous les instants. Non, la médiumnité ce n’est pas pour tout le monde. Méfiez-vous des vendeurs d’illusions!

Comme un phare dans la tempête

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Quelle devrait être l’attitude du spirite à l’égard de l’avortement?

Chose certaine, malgré la gravité du sujet, le spirite devrait se retenir de monter aux barricades pour dénoncer ou accuser, voire attaquer.

D’un point de vue très personnel, comprenant de quoi il en retourne, tout spirite devrait d’abord s’abstenir de commettre ou provoquer un avortement, et ne devrait jamais inciter qui que ce soit, de quelque façon que ce soit, à recourir à un avortement. Ce principe s’applique en toutes circonstances, quelles que soient les personnes en cause. Qu’il s’agisse de votre fille, de votre conjointe, d’une amourette de passage, d’une aventure extra-conjugale, de votre sœur, d’une collègue ou encore du géniteur, quel que soit son lien avec la mère, un spirite de devrait en aucun cas préconiser l’avortement.

De même, un spirite ne devrait jamais « lancer la pierre » à qui que ce soit en rapport avec un avortement. Le spirite devrait être conscient que chacun aborde l’épreuve terrestre différemment en fonction de son bagage personnel, de ses perceptions, de sa compréhension. Ainsi, il y a bien des raisons de songer à l’avortement : la peur, la haine, l’ignorance, la négligence, l’insouciance, l’égoïsme, l’amour, la pression sociale, la maladie mentale, même l’obsession. Étant au fait des conséquences, le spirite, au lieu de blâmer, devrait soutenir, écouter, tenter de comprendre, essayer d’expliquer, proposer des alternatives, accepter la décision et épauler les protagonistes selon ce qu’il est possible de faire dans les circonstances.

L’avortement est un résultat direct de l’ignorance : l’ignorance de la réalité humaine, du but de l’existence terrestre, des lois divines, des conséquences de nos écarts, des répercussions d’un avortement, etc.

Or, il incombe à ceux qui savent d’éclairer les autres. Cependant, cet apprentissage ne peut pas être imposé. La répression ne fait pas changer d’idée, bien au contraire, elle enracine encore plus profondément les opinions et dresse un mur d’incompréhension entre les parties. C’est pourquoi, conformément aux principes chrétiens, le spirite doit agir subtilement, avec amour, douceur, compassion, charité et fraternité.

On peut tenter d’amener les intéressés à changer d’avis, mais il faut surtout respecter leur décision et les soutenir dans cette expérience, avant, pendant et après, car malgré les apparences, un tel événement laisse des traces qui peuvent avoir des répercussions bien longtemps après. Si l’avortement constitue une terrible épreuve pour les parties concernées, elle s’avère aussi, pour un spirite, une formidable occasion de s’appliquer au service du bien de son prochain.

Face à l’avortement, soyons compréhensifs, soyons charitables, soyons des « compagnons de lutte » dignes de ce nom et soutenons de notre mieux celles et ceux qui empruntent cette route amère.

La fin d’une belle histoire

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L’avortement est un sujet épineux à bien des égards. Il soulève beaucoup de questionnements éthiques puisqu’il concerne, entre autres, le libre-arbitre, la définition d’un être humain, les droits d’un fœtus, la légitimité de mettre un enfant au monde dans des circonstances difficiles, voire compromettantes, la responsabilité des parents, et la notion d’homicide.

Dans ce billet, j’examinerai la question d’un point de vue spirite, en tentant de demeurer le plus neutre possible, car je préfère éclairer et laisser chacun prendre la position qui lui conviendra, en toute connaissance de cause.

Sur la base de la doctrine spirite, l’avortement est à proscrire. En voici les raisons principales :

  • L’incarnation est pour l’esprit une occasion précieuse et indispensable à son évolution. Elle lui permet d’apprendre, d’évoluer et de racheter ses fautes passées. Toute incarnation manquée, ratée ou écourtée devra donc être reprise.
  • Tout le contexte de l’incarnation a été planifié, avant même le moment de la conception. Cette planification inclut le moment, le lieu, le choix des parents et de la famille, le milieu de vie, les facilités et difficultés, en fonction des besoins particuliers de l’esprit. Toute interruption du plan aura donc de sérieuses conséquences pour l’esprit, et pour ses parents.
  • L’embryon est un être vivant dès la fécondation. Donc, quel que soit l’avancement de la grossesse, l’avortement, provoqué délibérément ou par négligence, est donc un homicide dont les responsables devront rendre compte sur le plan spirituel.

Ainsi, l’avortement engendre des conséquences désastreuses pour l’esprit qui devait venir au monde, mais aussi pour les incarnés qui devaient le prendre en charge.

D’un point de vue spirituel, l’incarnation n’est pas à prendre à la légère. Tout esprit en a besoin pour comprendre et développer ses facultés comme l’amour (au sens large), l’empathie, la charité, la compassion, le dévouement, l’abnégation, le pardon, etc. Ce sont elles qui font évoluer l’esprit vers son but de perfection. Or, pour acquérir ces qualités, l’esprit doit en faire l’expérience concrètement, dans les diverses situations de la vie. Ces situations lui permettront de prendre conscience de l’importance de ces valeurs (parfois en tant que témoin, parfois en tant que victime de leur absence), de comprendre de quoi il en retourne, et lui fourniront des occasions de les mettre en pratique. Comme les aléas de l’existence humaine sont essentiels à son progrès, l’esprit devra y avoir accès à un moment ou à un autre (en fait, à d’innombrables reprises), et chaque interruption de grossesse, devient pour lui une occasion ratée qu’il devra reprendre. Cependant, reprendre une incarnation, ce n’est pas comme changer un rendez-vous chez le mécanicien.

Même si l’on n’en a aucun souvenir, la littérature spirite indique très clairement que chaque incarnation, chaque vie sur Terre, est soigneusement planifiée, parfois même avant que les futurs parents soient eux-mêmes retournés sur Terre! Tous les éléments pouvant avoir un impact sur le parcours de l’esprit et pouvant favoriser son évolution sont pris en compte. Par conséquent, l’incarnation se produit toujours dans les circonstances optimales pour l’esprit, TOUJOURS!

Évidemment, quand je dis « optimales », c’est du point de vue spirituel. Ces circonstances peuvent souvent sembler horribles d’un point de vue strictement humain, mais elles tiennent compte du passé de l’esprit et de tout ce qu’il doit apprendre, ainsi que des fautes qu’il doit racheter. Elles prennent aussi en compte les besoins des autres esprits concernés par l’incarnation, notamment les parents et autres proches, ainsi que toute autre entité avec laquelle l’esprit devait éventuellement interagir pour une raison ou une autre. Les ramifications peuvent s’avérer extrêmement complexes.

Qu’en est-il des parents, maintenant?

Eh bien, pour eux aussi, l’avortement a des conséquences graves, car la naissance de l’enfant, qu’ils l’aient souhaitée ou non, fait partie de leur plan de vie. S’ils la refusent, ils rejettent du coup une précieuse occasion d’avancement pour eux-mêmes. Qui sait quelle partie de leur passé oublié ils doivent racheter en prenant soin de cet enfant? Qui sait, malgré ce qu’ils en pensent, si la venue de cet enfant ne transformera pas une partie de leur personnalité?

Certains soutiendront que l’avortement est justifié si la grossesse pose un risque fatal pour la mère, et qu’il vaut mieux sauver un être humain « complet » qu’un bébé en gestation. Or, ceux-là se trompent. Encore une fois, il faut se rappeler que tout a été planifié, y compris la survie ou non de la mère. Peut-être que l’esprit qui s’incarne a besoin d’une vie d’orphelin, tout comme ses frères et sœurs, s’il y en a. Peut-être que la mère a atteint le terme du plan qui avait été dressé pour elle et a déjà retiré de cette existence ce dont elle avait besoin. Et peut-être aussi que malgré les risques, elle survivra! Qui, sur cette Terre, peut en être certain?

En fait, quelles que soient les justifications que l’on puisse soulever pour recourir à un avortement, celles-ci correspondront toujours à un point de vue humain faisant abstraction de la nature même de l’être humain (le fait d’être avant tout un esprit incarné ayant une vie éternelle pour progresser vers la perfection) et du but de l’existence terrestre (qui est d’expier, de se racheter et d’évoluer).

Notre perception nous empêche de replacer l’événement dans son contexte global et en limite notre compréhension. En cela, nous devons faire confiance à Dieu et à ses émissaires, et accepter avec résignation les aléas de la vie, comme ils se présentent, et sans révolte.

Et parlant de révolte, j’aborderai, dans le prochain billet, la question du rôle du spirite face à l’avortement et aux protagonistes de ce drame.

Dupont, Tremblay, Smith et les autres

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Dans mes récents billets, j’ai abordé la question de la famille. Or, au fil de mes nombreuses lectures d’ouvrages spirites et connexes, j’ai constaté un aspect intrigant : les esprits n’utilisent jamais de nom de famille lorsqu’ils s’identifient, sinon pour faire référence à une de leurs incarnations passées.

Oui, je sais, vous me pointerez André Luiz et Joanna de Ângelis, mais rappelons-nous qu’il s’agit là de pseudonymes. D’ailleurs, dans ses ouvrages, André se limite toujours au prénom des personnes qu’il rencontre ou qui l’assistent, quel que soit leur degré d’évolution.

Cette façon de faire a piqué ma curiosité, alors je me suis arrêté à y réfléchir. Pourquoi cette relation avec la famille, si importante sur la Terre, et qui existe aussi dans le monde spirituel, semble-t-elle soudainement s’effacer de l’identité individuelle?

L’explication qui me semble la plus logique est que cette étiquette n’est tout simplement plus nécessaire, dans le monde spirituel. Imaginons que le nom de famille n’existe pas parmi les humains. Nous arriverions bien souvent à une situation comme celle-ci :

  • Dis donc, t’as-vu Jean dernièrement?
  • Lequel?
  • Le fils de Pierre.
  • De Pierre le boucher ou de Pierre le pâtissier?
  • Le boucher.
  • J’ai vu ce Jean au marché avec Martine, hier.
  • Ah oui! Martine, la sœur de Gaston.
  • Non, pas cette Martine-là; Martine la fille de Julie.

On comprend bien vite l’importance de cet élément d’identification supplémentaire que constitue le nom de famille. Elle s’est imposée tout naturellement voilà des siècles. Alors pourquoi ne l’utilise-t-on plus dans le monde spirituel?

Je crois que c’est en partie parce qu’en raison de la capacité de transmettre et de capter des pensées sans parler, le seul fait de penser à la personne quand on la nomme (donc, de l’identifier et de la « voir » en quelque sorte dans son esprit) permet à l’auditeur de savoir exactement de quelle personne portant ce prénom il est question. Ainsi, la discussion précédente prendrait l’allure suivante dans le monde spirituel :

  • Dis donc, t’as-vu Jean (le fils de Pierre le boucher) dernièrement?
  • Oui, je l’ai vu au marché hier avec Martine (la fille de Julie)

Bien plus direct, vous ne trouvez pas? Alors pourquoi s’empêtrer avec un nom de famille?

Dans le même ordre d’idées, sans en avoir la confirmation, nous pourrions sans doute pousser le raisonnement en extrapolant que les esprits utilisent un prénom seulement pour combler nos besoins, puisque entre eux, ils n’en ont pas vraiment besoin, du fait qu’ils perçoivent l’entièreté de la personne simplement par la pensée (du moins pour les esprits plus évolués). Nous le saurons rendus là!

Si vous avez trouvé ou obtenu des renseignements différents ou plus précis, j’apprécierais beaucoup que vous m’en fassiez part.

Quelle famille!

Le concept de famille est utilisé à diverses sauces pour désigner un rassemblement envers lequel on éprouve un sentiment d’appartenance. Ce sentiment peut découler de liens affectifs ou d’affinités.

Au sens premier, toutefois, la famille représente le regroupement des parents et des enfants. De nos jours, cette famille prend diverses formes : monoparentale, adoptive, reconstituée ou traditionnelle. Cette cellule familiale terrestre joue un rôle essentiel et primordial pour l’esprit dans le cadre de son incarnation. C’est au sein de la famille, pendant l’enfance, alors qu’il est le plus influençable, que l’esprit apprend et acquiert les principes qui orienteront son comportement futur. D’où le rôle crucial des parents et leur responsabilité proportionnelle à cet égard.

Cette cellule familiale a été choisie avec soin, avant l’incarnation, pour procurer à l’esprit le plus d’éléments nécessaires à son avancement. Cela dit, ce dont l’esprit a le plus besoin pour évoluer compte tenu de son état actuel variera à l’infini d’un esprit à l’autre. C’est ce qui explique que certains naîtront au sein d’une famille aimante, appliquant des principes moraux irréprochables, tandis que d’autres verront le jour dans une « famille » qui ne veut pas d’eux ou n’est pas en mesure de s’en occuper convenablement.

D’un point de vue humain, il est difficile de comprendre en quoi une telle famille peut profiter à l’esprit, mais dans une perspective spirituelle de vie éternelle et de karma, il peut s’agir de la situation idéale en raison de son passé. Par ailleurs, voir le jour dans des conditions matérielles difficiles ne signifie pas que la personne ne parviendra pas à en sortir. De même, bien des personnes nées dans des milieux aisés et aimants en viennent à se suicider ou à tomber dans le crime.

Bref, le milieu joue un rôle d’influenceur, mais son impact réel dépendra de la nature même de l’esprit concerné et de sa disposition à assimiler cette influence.

Le concept de famille fondée sur les liens affectifs et d’affinité se retrouve aussi dans le monde spirituel. L’esprit André Luiz en donne de nombreux exemples dans ses ouvrages (voir mes traductions dans le menu de droite). Les liens « hiérarchiques » (c.‑à‑d. parent-enfant) ou « sanguins » perdent toutefois de leur signification dans le monde spirituel. Les divers membres de la famille y fondent souvent une cellule élargie où chacun trouve refuge, en fonction de son état et de son avancement, après avoir quitté la vie matérielle.

Il peut cependant arriver qu’un membre soit plus évolué spirituellement et ne puisse habiter avec les autres; en quel cas, il veillera toutefois sur eux et restera en contact. Ces liens affectifs font aussi en sorte que les membres d’une même famille s’efforceront de venir en aide aux autres et d’intercéder en leur faveur au besoin, afin d’assurer la progression de chacun et des retrouvailles éventuelles.

La situation d’André Luiz est intéressante à cet égard, car une fois rétabli il cherche à voir sa mère et apprend qu’en raison de son évolution, elle n’habite pas Nosso Lar, mais une cité plus avancée. Il la rencontrera éventuellement et apprendra que son père, lui aussi décédé, loin d’habiter avec sa mère dans une cité paradisiaque se trouve dans les zones basses correspondant à son niveau de maturité spirituelle. André découvre aussi que bien qu’il n’en ait pas eu conscience, sa mère a veillé sur lui pendant tout son séjour dans le bas-astral et qu’elle est en partie responsable de son secours. Celle-ci veille aussi sur son ancien mari terrestre en dépit de sa lamentable condition.

André retourne aussi voir sa propre famille terrestre, laissée derrière à son décès, et constate que sa femme s’est remariée. Sur le coup, cette situation l’enrage, mais il comprend bientôt les motifs de cette situation, il accepte que les siens ne lui appartiennent pas, et que Dieu a veillé sur eux en leur amenant ce nouvel homme dans la maisonnée. André finit même par venir en aide au nouveau mari pour qu’il recouvre la santé.

En fait, la famille prend un sens beaucoup plus large dans le monde spirituel. C’est ainsi qu’on voit des esprits choisir de s’incarner en sachant qu’ils accueilleront éventuellement, en tant qu’enfant, un autre esprit qui a besoin de leur soutien entre autres éléments de son incarnation. Cet esprit peut avoir été leur enfant sur Terre dans une vie précédente, mais il pourrait tout aussi bien avoir été leur parent, un cousin, un criminel repenti leur ayant fait du tort dans une vie précédente venu expier ses fautes ou un pur étranger que l’esprit a choisi d’aider par pure bienveillance (vous savez ces soi-disant « moutons noirs » qui ne semblent pas partager les mêmes valeurs que les autres membres de la famille?).

Les possibilités sont infinies. Néanmoins, qui que soient les esprits qui la composent et quelles que soient les raisons pour leur réunion dans cette existence, la famille terrestre demeure un noyau crucial pour l’esprit incarné, et chacun y a un rôle à jouer de son mieux. Nous sommes tous sur Terre pour nous améliorer et apprendre, et en ce sens, la famille est comme une classe au sein du grand campus terrestre, et dans cette classe, chacun a besoin de l’autre pour une raison ou une autre liée à sa progression.

Je veux savoir… à tout prix!

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De nombreux médiums offrent leurs services contre rémunération. Cela sous-entend qu’ils trouvent des clients. Passons outre les simples curieux et attardons-nous à ces gens déstabilisés par la perte d’un être cher, qui cherchent désespérément un signe de leur part pour confirmer qu’ils ne sont pas disparus à jamais.

Perdre un proche, notamment un enfant, est sans doute l’épreuve la plus difficile que nous devions traverser dans l’existence terrestre. Il est tout naturel d’en être bouleversé émotivement, de ressentir l’absence de l’être cher et de se questionner sur son sort.

La mort suscite des questionnements tout à fait justifiés et révèle, chez la plupart des gens, l’ignorance dans ce domaine et le manque d’information ou d’enseignements à cet égard. En conséquence, quand la mort survient, la plupart des gens sont démunis, pris au dépourvu, incapables de comprendre, et donc d’accepter ce phénomène tout naturel.

Certains, moins capables d’affronter la situation, sentent le besoin d’obtenir une confirmation concrète, indiscutable et personnalisée de la survie de cet être cher. Ce genre de preuve ne se trouve pas dans les livres ni les conférences. En outre, enveloppées dans un tourbillon de pensées négatives d’inquiétude, de doute, de peur, voire de révolte, ces personnes se ferment à toute intuition pouvant leur fournir la preuve souhaitée. Incapable de l’obtenir par elle-même, elles n’ont d’autre choix que de se tourner vers une source extérieure, vers une autre personne pouvant leur procurer cette preuve : un médium.

Bien sûr, un médium adhérant aux principe spirites serait tout désigné. Seulement, encore faut-il que la personne endeuillée sache qu’il existe de tels médiums, ce qui est rarement le cas. Par ailleurs, rares sont les médiums spirites qui s’affichent comme offrant de tels services, la plupart optant pour s’associer à un groupe ou un centre spirite. De plus, en supposant que la personne soit au fait de l’existence d’un médium spirite accessible et disposé à lui offrir une séance pour tenter de communiquer avec le défunt, quelles seront les probabilités que la séance porte fruit et procure à la personne la preuve tant souhaitée? Si l’on prend en compte tous les facteurs en cause dans une telle situation, on ne peut sincèrement offrir aucune garantie, et le « client » en serait préalablement avertie

Que déciderait-il dans ces circonstances? Peut-être certains choisiront-ils d’essayer (après tout, c’est gratuit), au risque d’être déçu. Cependant, d’autres, en l’absence de garantie de réussite, préféreront se tourner vers un médium « sûr », souvent recommandé par une personne de confiance, sans s’attarder à ses allégeances. Ils s’exposeront de ce fait à la supercherie, de par leur vulnérabilité et la nature mercantile de la transaction. Puisque le client paie pour obtenir une réponse, ne s’attend-il pas à l’obtenir? Et qu’arrivera-t-il si la réponse souhaitée ne vient pas? Comment le client réagira-t-il? Que pensera-t-il du médium et de la médiumnité en général? Quelles répercussions cela aura-t-il sur sa spiritualité? Ne risque-t-il pas de dénigrer le médium qui a échoué? De commenter son échec sur les réseaux sociaux? Tout médium commerçant, étant sensible à cette publicité négative, ne prendra-t-il pas tous les moyens pour procurer la réponse recherchée? C’est un cercle vicieux.

Oui, je sais. Il y a des médiums honnêtes qui, même s’ils se font rémunérer pour leurs services, n’essaient pas de tromper leurs clients pour les satisfaire à tout prix. Mais quelles preuves irréfutables pouvez-vous me donner de la véracité de leurs consultations? Et s’ils ne parviennent pas à entrer en contact avec le défunt, que se passera-t-il? Quelles en seront les conséquences, pour eux, pour le client et au-delà? Les ramifications sont immenses.

Il ressort de cela que le véritable problème exposé par le dilemme de la médiumnité payante est, selon moi, l’ignorance au sujet de la médiumnité, tant de la part du client que du médium. Ce sera le sujet du prochain billet.

Médiumnité… à tout prix?

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Un médium honnête peut-il facturer ses services ou cela contrevient-il aux lois divines?

Je sais, c’est tout un débat; et comme c’est le cas pour bien des débats, les arguments exprimés (parfois véhément) relèvent bien souvent des valeurs personnelles plus que d’une réflexion neutre. J’aborderai le sujet sous divers angles dans ce billet et quelques autres, mais je m’attarderai d’abord au principe même du commerce de la médiumnité.

D’un point de vue purement humain, rémunérer un médium pour ses services semble tout à fait logique. Après tout, cette personne consacre une partie de son temps pour exercer une activité utile à quelqu’un d’autre. En outre, elle fournit un service, voire un produit (sous forme d’informations), qui mérite rétribution au même titre qu’un croissant ou un avis juridique. Après tout, il faut bien payer ses comptes!

Pourtant, la doctrine spirite, s’appuyant fermement sur les révélations des esprits, soutient que la médiumnité, étant un don de Dieu, devrait être offerte gratuitement aux fins de soutenir son prochain et de l’aider à progresser et ne devrait jamais être transformée en commerce, même honnête.

Le dilemme vient donc de la nature même de l’activité.

La capacité de servir d’intermédiaire appartient bel et bien à l’incarné. Celui-ci apporte cette aptitude avec lui en naissant et en dispose comme il le souhaite toute son existence matérielle, selon son libre-arbitre, sa conscience et son intuition. En principe, chaque médium peut donc décider de la façon dont il utilisera sa faculté, y compris la marchander. Un médium peut tout aussi bien décider de ne jamais exploiter sa faculté, voire tout faire pour l’éviter. Seulement, si l’on se fie aux communications spirites dignes de confiance, il apparaît clairement que cette aptitude est accordée à l’esprit qui se destine à une expérience charnelle dans un but précis; que la médiumnité constitue en ce sens un outil pour permettre à l’esprit concerné d’accomplir une « mission », favorisant sa propre évolution et celle des autres. L’exercice de la médiumnité devient donc à la fois une obligation (puisque la faculté a été accordée dans un but précis) et une responsabilité (car il faut l’utiliser à bon escient) et l’on devra rendre compte de l’utilisation qu’on en aura faite de retour dans le monde spirituel.

Par ailleurs, l’information transmise peut-elle vraiment être attribuée au médium, justifiant une rémunération? De toute évidence, à moins que le médium n’invente de toute pièce ou partiellement l’information transmise au « client », il ne fait que décrire ce qu’il perçoit avec plus ou moins d’exactitude, quelle que soit la forme sous laquelle il en prend connaissance. Sans compter qu’il est impossible pour quiconque de confirmer la véracité des informations transmises. Quelle valeur peut-on dès lors accorder à un tel compte rendu? Quel salaire mérite une telle activité? Peut-on même garantir que le médium effectue réellement une quelconque activité médiumnique?

Comme on le voit, il n’y a qu’un pas à faire pour franchir le seuil de la malhonnêteté, et la rémunération convenue pourrait bien justifier l’élan pour faire le saut.

Allan Kardec, lorsqu’il codifia la doctrine spirite, avait déjà perçu le problème. Aussi recommanda-t-il aux médiums adhérant à la doctrine d’éviter le commerce de la médiumnité. D’une part, cela minimise la possibilité de conflits et de malentendus entre les consultants et les médiums, et tout le négatif qui peut en découler en paroles et en pensées. D’autre part, cela incite le médium à consacrer sa faculté à des fins plus profitables pour lui-même et l’ensemble, notamment en la mettant à la disposition d’esprits plus évolués.

Alors, que doit-on en conclure?

Principalement, que tout médium, ayant son libre-arbitre, peut disposer de sa faculté comme il l’entend, mais qu’il devra rendre compte de cette utilisation et de ses conséquences. À chacun donc d’agir selon sa conscience, et aux autres de ne pas condamner, car il ne leur revient pas de juger. Dans le prochain billet, j’aborderai l’autre terme de l’équation, c’est-à-dire le « client », car si l’on vend un service, c’est que quelqu’un est prêt à payer pour l’obtenir.